lundi 18 juillet 2011

« Un mot, des titres » - session 2 : SOLEIL


En avant pour la deuxième session de ce challenge !

C'est donc le mot d'Anne-Sophie qui a été tiré au sort, et il s'agit donc du mot SOLEIL.

Toujours le même système : nous disposons d'un mois et demi jusqu'au 1er septembre pour lire et faire son billet concernant le livre choisi. C'est le 31 août, après les diverses propositions là encore des participants au challenge, que Calypso tirera au sort et dévoilera le mot du 3ème challenge.

D'ici là profitons du temps estival pour nous plonger dans les rayons de l'étoile brûlante...

Alors à vos PàL, à vos neurones et bonne lecture !

Treize petites enveloppes bleues - Maureen Johnson

GENRE : Roman
ANNÉE : 2005
"NATIONALITÉ" : États-Unis
NOMBRE DE PAGES : 340

Résumé :
"Règle n° 1 : Tu ne peux emporter que ce qui tiendra dans ton sac à dos.
Règle n° 2 : Tu ne dois emporter ni guides de voyage ou de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères.
Règle n°3 : Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de chèques de voyage, etc.
Règle n°4 : Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique, d'appareil photo.
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. Rendez-vous à la Quatrième Nouille."

Lorsqu'elle découvre ce message de Peg, sa tante adorée qui vient de mourir, Ginny est loin d'imaginer qu'elle en recevra treize au total et que ces petites enveloppes bleues l'emmèneront loin, bien loin, pour un incroyable voyage à travers l'Europe. Et transformeront à jamais sa vie de jeune fille rangée, timide et sage...

Mon avis :
Un roman en demi-teinte pour moi. Certes beaucoup de poésie, d'avancées psychologiques par le biais de ce voyage initiatique préparé à la virgule près, très bien, sans doute même un peu trop bien, par la tante défunte. Une jeune fille qui traverse l'Europe de long en large, parce que c'est le but que lui a fixé sa tante à travers treize petites enveloppes bleues, qui traverse un peu chaque coin, parfois pour meubler la page blanche, parce qu'on a parlé d'Europe, il faut donc parler d'Europe, de toute l'Europe. Ceci donne des choses assez abracadabrantesques comme un séjour express de moins d'une journée en Grèce, sans doute parce que les grecs n'aimeraient pas qu'on les oublie...
On suit néanmoins son parcours avec souvent un certain plaisir.

C'est pourquoi je pense que l'idée est bonne, mais assez mal développée, un peu cafouillis, on veut en faire
trop, faire courir cette pauvre fille partout, et ne pas lui laisser le temps de vraiment vivre ce qu'elle a à vivre. Peut-être cinq enveloppes auraient suffit, sept, huit tout au plus. Le roman est noyé sous le but final d'ouvrir cette treizième enveloppe et ne se laisse pas le temps, ne lui laisse pas le temps. Elle court de droite à gauche, sans avoir le temps de vivre, de se poser calmement, de profiter. Chaque lettre, disposant d'un but particulier, une trace dans la vie de sa tante, le seul but de Ginny alors est d'aller droit au but. Littéralement aller droit au but sans vraiment profiter du reste.

Aussi me voilà relativement déçu. Il n'empêche que je l'ai lu jusqu'au bout pour connaître la fin que je trouve très belle, sous forme de remerciement à sa tante en cavale, la jeune Ginny lui écrit à son tour une lettre, une lettre émouvante de beauté et de reconnaissance de la part d'une toute jeune nièce en cavale qui rentre à la maison...


jeudi 14 juillet 2011

La citation du jeudi


« Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester... »


Pasteur Martin Niemoller, Dachau (1942)

samedi 9 juillet 2011

Nouvelles sous ecstasy - Frédéric Beigbeder

GENRE : Recueil de nouvelles
ANNÉE : 1999
"NATIONALITÉ" : France
NOMBRE DE PAGES : 102

Résumé :
Dans les années 1980, une nouvelle drogue fit son apparition dans les milieux noctambules : le MDMA, dit « ecstasy ». Cette « pilule de l'amour » provoquait d'étranges effets : bouffées de chaleur, envie de danser toute la nuit sur de la techno, besoin de caresser les gens, grincements de dents, déshydratation accélérée, angoisse existentielle, tentatives de suicide, demandes en mariage. C'était une drogue dure avec une montée et une descente, comme dans les montagnes russes ou les nouvelles de certains écrivains américains. L'auteur de ce livre n'en consomme plus et déconseille au lecteur d'essayer : non seulement l'ecstasy est illégal, mais en plus il abîme le cerveau, comme le prouve ce recueil de textes écrits sous son influence. Et puis, avons-nous besoin d'une pilule pour raconter notre vie à des inconnus ? Alors qu'il y a la littérature pour ça ?

Mon avis :
Un recueil enlevé, avec des nouvelles toutes plus originales les unes que les autres. Certes, il est difficile d'entrer dans les deux premières, qui m'ont paru sans aucun sens, trop torturées, sans doute comme dit dans le résumé, écrites sous l'influence de l'ecstasy.

En revanche, les suivantes se lisent très bien, et certai
nes sont même à marquer d'une pierre blanche. Il y a dans ces nouvelles une façon d'écrire et des sujets traités de telle manière qu'on ne peut pas passer à côté.
Je citerais par exemple
« Manuscrit trouvé à Saint-Germain-des-Prés », « L'homme qui regardait les femmes » (caustique), « Comment devenir quelqu'un » (ou les derniers ressentis du chauffeur du dernier taxi de Lady Di), « La nouvelle la plus dégueulasse de ce recueil » (ou les méfaits des jeux dangereux sur un couple), « Extasy à Go-Go » (ou quand Beigbeder parle de lui à la troisième personne) ou encore « La solitude à plusieurs ».

On a envie d'arrêter à la deuxième nouvelle, on craint la mauvaise blague de l'homme sous cachetons qui tente d'écrire malgré tout. On se prend finalement une bonne claque dans la gueule, à l'image de Baudelaire, qui ne pouvait écrire de telles beautés que sous absinthe ou assimilé...

Au final, une seule question subsiste : toutes ces nouvelles ont-elles réellement été écrites sous l'emprise de la drogue ? Si c'est le cas, chapeau l'artiste...