jeudi 16 janvier 2014

Victimes - Dorothy Uhnak

GENRE : Roman policier
ANNÉE : 1986 

PAYS : États-Unis
NOMBRE DE PAGES : 256


Résumé : 
 
Et si demain on vous agressait dans la rue sous l'oeil impassible de vos voisins ? Si on vous laissait tranquillement vous vider de votre sang sur le trottoir et hurler à la mort sans même lever le petit doigt pour vous sauver ? C'est l'hypothèse macabre - plausible, hélas ! - que propose au lecteur Dorothy Uhnak dans ce roman implacable fondé sur un fait divers comme on en lit tous les jours dans la presse. Au fil d'une intrigue haletante, un journaliste et une jeune femme de la police vont tenter de percer la loi du silence, d'élucider les raisons de la peur.

Mon avis :  
Une bien jolie idée qu'a eu là Dorothy Uhnak d'inscrire son meurtre dans un quartier chic de New York où les voisins font partie intégrante du décor. Des voisins qui assistent au meurtre de l'une de leurs voisines sans lever le petit doigt, qui regardent, épient à leur fenêtre mais ne bougent pas, ne disent rien, assistent dans une posture voyeuriste à un meurtre atroce mais ne décrochent pas leur téléphone. Cela fait écho en chacun de nous, cette peur contemporaine, viscérale de l'agression. L'histoire qui s'organise autour de ce phénomène, qui semble passionner un célèbre journaliste local, nous passionne également et nous tient en haleine. On assiste aux interrogatoires des voisins les uns après les autres pour tenter de percer le mystère, de trouver l'explication, d'expliquer l'inexplicable.

La lecture n'est vraiment pas difficile. Le roman, bien écrit et d'une manière plutôt rythmée, passant d'un entretien à un autre, d'une journée à une autre, se lit très facilement, et nous garde vraiment en haleine. On se prend un instant pour un enquêteur, un Sherlock Holmes des temps modernes.

Cependant, il ne faut pas s'attendre avec ce roman à un polar ordinaire qui va nous livrer l'assassin après de multiples rebondissements, non. L'assassin n'est pas le centre du roman mais bien ce phénomène qui veut que des gens assistant à un crime ne fassent rien pour sauver leur prochain. Il est d'ailleurs assez déroutant que ce travail de recherche du coupable ne donne rien, ou pas grand chose (à la fin, l'assassin semble toujours courir...)
À l'instar d'un certain nombre d'autres polars, celui-ci ne manque pas à la règle, la fin est quelque peu bâclée, décevante. Certes elle tient debout, ce qui n'est déjà pas si mal, mais elle déçoit. La belle fin attendue n'est pas au rendez-vous.

Pour conclure, je conseillerais ce roman pour un bon moment de détente, tranquillement installé, ainsi qu'à ceux qui se poseraient des questions sur le syndrome des trois singes "rien dit-rien vu-rien entendu". Par cet aspect, le roman apporte de beaux moments de lecture.
Je le déconseille en revanche aux amoureux de polars "classiques" où la recherche de l'assassin reste la priorité. Ils seraient déçus.

Lettre "U" - le 16/01/2014



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