dimanche 17 janvier 2016

Jézabel - Irène Némirovsky

GENRE : Roman
ANNÉE : 1936
PAYS : Ukraine
NOMBRE DE PAGES : 266

Résumé :   

Dans la salle d'un tribunal, se tient le procès d'une femme. Elle n'est plus très jeune, mais elle a été très belle. Les témoins défilent à la barre, l'avocat et le procureur s'affrontent. Assise dans le box des accusés, elle subit par bribes le récit de sa propre vie : l'enfance, l'exil, l'absence de père, le mariage, les relations houleuses avec sa fille, l'âge, le déclin, jusqu'à l'acte irréparable. Les jurés et le public grondent, s'enflamment. Mais le vrai coupable est-il l'accusée, ou le temps, qui détruit les illusions ?

Mon avis :
On entre directement dans le vif du sujet dès le départ, plongés au cœur du procès de cette soixantenaire de la haute société. J'ai relativement bien apprécié cette première partie, qui sert malheureusement seulement de prélude. Seuls quelques petits éléments de langage m'ont dérangé, le juge s'adressant à tous les témoins en les appelant "Témoin" et à l'accusée en l'appelant "Accusée"... Mais ce ne sont que des détails. On entre facilement dans ce récit qui se laisse lire avec plaisir, page après page.

Puis, soudain, après soixante pages, on ne comprend pas trop ce qu'il nous arrive. Nous sommes plongés dans le passé, plus de quarante ans auparavant, et voilà que l'auteur nous propose de revivre la vie de cette femme pour comprendre comment Gladys Eysenach, jeune fille née dans la misère et qui s'est retrouvée propulsée dans son adolescence au sein même de la haute bourgeoisie, dont elle ne connaît tout d'abord pas les codes, a pu en arriver à tuer un jeune homme de vingt ans... Alors que je m'attendais à poursuivre sur cette belle lancée, je trouve que le roman prend à cet instant une tournure facile et dérangeante, et tombe facilement dans un creux d'ennui assez puissant. J'hésite à arrêter ma lecture à plusieurs reprises mais je tiens bon.

Je suis d'autant plus frustré que le sujet principal du roman, cette recherche incessante de la perfection, de la beauté, cette course effrénée contre le temps qui ravage les traits, me semble d'un intérêt certain, et d'une criante actualité. Mais il est traité de manière beaucoup trop caricaturale, le personnage principal n'ayant que cette idée en tête à chaque détour de page, n'hésitant pas à sacrifier le bonheur de sa fille pour conserver sa beauté...

Dans un troisième temps, le livre reprend un bon rythme, assez plaisant. Je me remets à lire avec envie. Mais c'était sans compter sur une fin que l'on voit arriver 50 pages avant. J'espère me tromper, ou découvrir à la fin une surprise, un retournement de situation inattendu mais non... Rien de plus que ce que je m'étais imaginé. Décevant... On ne reviendra même pas au procès du départ et à ses suites...

Pour conclure, un livre avec des moments plaisants, d'autres moins. Un résultat au final assez décevant pour l'auteur de Suite française, dont j'attendais beaucoup mieux. Une écriture parfois soutenue qui demande un véritable effort de concentration. Certains aimeront sans doute. A lire si ma critique ne vous a pas effrayé ;)



Lettre "N" - le 17/01/2016

 

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